La relation du patient avec le praticien 2019-02-12T17:19:28+00:00

Project Description

Les relations du patient avec le praticien

Etre patient est tout un art !

Le comportement du patient peut influencer le praticien en bien ou en mal, car il existe une implication commune dans les soins pour laquelle chacun a son rôle.

Au premier abord, l’analyse montre que le rôle du praticien est de soigner, celui du patient est de guérir. Nombreux sont les cas où le praticien a tout fait pour soigner un patient, mais le désir de guérir négatif de celui-ci, n’a pas permis de donner au traitement un succès et il est parfois responsable d’ un échec. A contrario, de nombreux praticiens sont d’accord pour dire que leurs plus grands succès thérapeutiques coïncident avec une relation praticien-patient optimale. 

C’est Sigmund FREUD qui, le premier, en a fait la remarque et cette observation a été largement confirmée depuis. 

Le désir de guérir se manifeste sous deux formes : l‘une consciente, l’autre inconsciente.

Le transfert 

Le patient laisse le praticien toucher son corps. Par là même, il lui donne une confiance particulière, qui, inconsciemment, rappelle les bons soins de ses parents. Il s’établit alors une relation qui évoque celle des parents.

Aussi, le patient doit se sentir bien avec son praticien. Pour cela, il doit lui confier ses attentes, ses inquiétudes et ses doutes sans l’incriminer. En se mettant en conflit avec son thérapeute, a fortiori, il ne donne pas les moyens au praticien de le soigner avec la meilleure approche psychologique.

L’éducation santé

Le comportement du patient est issu d’une éducation à la santé. Comment s’est elle construite ? Est-elle positive ou défensive ? Sur quelles expériences antérieures repose t-elle ? Il ne s’agit pas seulement pour tout citoyen de suivre des règles de vie et d’hygiène préventives. Il apparaît également important que chaque patient observe une conduite positive face à un traitement. Il n’est plus de mise que le patient soit un être victimisé par un traitement, ou qu’il suive passivement une autorité. Du reste, le praticien réclame de son côté un patient qui sait se prendre en charge et soit autonome. Il en résulte, dans l’idéal, qu’une éducation au traitement devrait être faite dès l’enfance.

En son absence, les professionnels de santé se substituent à cet acte pédagogique. Le rôle du praticien devient dès lors : soigner et apprendre au patient à se faire soigner. Les règles générales sont celles d’une fiche de la coopération :

  • Observer les prescriptions.
  • Respecter les rendez-vous.
  • Poser des questions pour ne pas agir maladroitement.
  • Faire part de ses inquiétudes.
  • Ne pas demander des conseils à des personnes incompétentes.
  • Faire part au praticien des informations recueillies hors du lieu de soins (Internet, par exemple).
  • Ne pas prendre de décisions sans en informer son praticien.

Conclusion

Un traitement ne dépend pas seulement de la compétence technique du praticien. La conduite du patient doit aider l’alchimie de la relation à produire objectivement et subjectivement ses effets thérapeutiques.

La relation du praticien avec le patient

Il existe deux niveaux de relation avec un patient.

  • un niveau conscient
  • un niveau inconscient. 

Le niveau conscient est d’ordre psycho-pédagogique., le niveau inconscient se nomme le transfert.

La relation pédagogique

Que ce soient les commentaires sur le diagnostic ou le plan de traitement, que ce soient les explications sur le port des appareils, les phases de traitement ou l’hygiène dentaire, et, enfin, l’attitude à observer tout au long de sa vie concernant les maladies bucco-dentaires, le praticien est sans cesse sollicité pour enrichir l’éducation à la santé de son patient.

Pour cela, il doit connaître les principes élémentaires de la psychopédagogie et s’entourer de documents pédagogiques.

Nos études ont montré que la technique relationnelle la plus utilisée est l’explication verbale. Or, celle-ci n’est suivie que de 10% de rétention mnésique. La méthode préconisée est celle de la maïeutique socratique : poser des questions au patient pour le conduire à découvrir par-lui même les connaissances appropriées. Cette relation sera renforcée par une écoute bienveillante ainsi qu’une information concise et adaptée aux différents patients (âge, sexe, culture).

Le transfert

Le transfert est le déplacement d’une relation archaïque qui fait du praticien un parent idéal. Quand il est positif, il permet au patient de mettre en œuvre tous les moyens psychiques et physiologiques d’effectuer un bon traitement. Lorsqu’il est négatif, les résistances du patient, entraînent des inconvénients et des réactions psychosomatiques incontrôlables. Le patient détient le désir de guérir et peut inconsciemment décider de la forme du transfert et de son intensité. Mais le praticien peut aussi influencer cette relation

Influence positive : Empathie, implication, écoute, dialogue, considération positive, relation d’aide.

Influence négative : Mépris, indifférence, humiliation, moralisation, ironie, menaces, désespérance.

Les comportements indésirables

Certains comportements volontaires ou involontaires perturbent le traitement, telles les absences, la non observance de certaines consignes, la perte ou la détérioration des appareils ou orthèses, les réactions psychosomatiques, les récriminations, les demandes d’abandon : ce sont là autant d’obstacles à la bonne marche du traitement. Le praticien peut les dénoncer et demander au patient s’il désire poursuivre le traitement. Mais il est préférable de comprendre que ces comportements sont des résistances en rapport avec des inquiétudes, ou des expériences thérapeutiques mal vécues ou encore des événements de la vie du patient.

Le praticien devra alors solliciter le dialogue et se positionner en relation d’aide afin de soutenir son patient dans ses difficultés. Il bénéficiera ainsi d’une confiance, source essentielle d’un bon traitement.

Conclusion

Le praticien a donc un rôle psychopédagogique à jouer auprès de son patient. Certaines explications sont nécessaires, mais la meilleure attitude consiste à poser des questions au patient pour comprendre ce qui l’intéresse et l’amener à une attitude active.

Cette fiche a été rédigée par un praticien spécialiste en O.D.F. et a été validée par le comité de lecture et de rédaction de la SFODF.