Les syndromes d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) 2018-10-30T16:52:04+00:00

Project Description

Les syndromes d’apnées obstructives du sommeil (SAOS)

Chez l’adulte et l’enfant

Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) est caractérisé par la répétition d´occlusions complètes (apnées) ou incomplètes (hypopnées) du pharynx.

Un SAOS correspond à plus de 5 apnées ou 10 apnées + hypopnées par heure de sommeil

Les Syndromes d’Apnée du Sommeil (SAS) peuvent s’observer à n’importe quel âge. Avant 60 ans, ils touchent essentiellement les hommes, au-delà les femmes sont aussi atteintes. Leur incidence dans la population générale est mal connue, elle est actuellement estimée dans une fourchette allant de 0,3 à 5% . Parmi les hypertendus, 22 à 47 % seraient porteurs d’un SAS.

Le syndrome d’apnée du sommeil est la cause la plus fréquente de somnolence diurne d’origine organique. Il surexpose les malades qui en sont victimes aux accidents domestiques et professionnels.

Chez les patients apnéiques, il existe, dès l’état de veille, une réduction de la surface de section pharyngée liée:

  • soit à un excès de tissus mous (hypertrophie du palais mou et/ou des amygdales et/ou de la langue),
  • soit à un déficit du développement du contenant osseux (hypomaxillie, hypomaxillomandibulie).

Elles sont aussi présentes chez l’enfant. Les valeurs sont dans ces cas de 1 a 5 apnées par heure. Cette pathologie est encore mal connue, mais des ronflements associés à un sommeil agité et bruyant et à des troubles de l’humeur doivent faire évoquer le syndrome.

Complications : À court et long terme, les apnées du sommeil augmentent le rythme cardiaque et la tension artérielle et peuvent favoriser une hypertension artérielle ou des accidents vasculaires cérébrauxultérieurs.

Diagnostic : Parmi les éléments de l’interrogatoire et de l’examen clinique, le ronflement, les apnées décrites par l’entourage, la somnolence diurne, l’obésité, le sexe masculin et l’hypertension artérielle systémique (HTA) sont évocateurs d’un SAOS.

Néanmoins, le diagnostic final repose systématiquement sur un enregistrement nocturne.

La polysomnographie réalisée en laboratoire de sommeil est l’examen de référence pour le diagnostic du SAOS. Elle permet d’obtenir une information complète sur l´évolution des états de vigilance et la qualité du sommeil du sujet enregistré ainsi que sur la qualité de sa respiration.

Traitement :

Le traitement par PPC

Le traitement des apnées du sommeil repose dans la plupart des cas sur la mise en place d’un dispositif médical : la pression positive continue(PPC).

L’orthèse d’avancée mandibulaire : une alternative à la PPC

L’orthèse d’avancée mandibulaire est un dispositif médical qui se place dans la bouche et qui ne peut qu’être réalisé sur mesure d’après les empreintes dentaires. Elle permet de maintenir la mâchoire inférieure en position légèrement avancée pendant le sommeil, ce qui libère le passage de l’air au niveau du pharynx et diminue le phénomène d’obstruction qui génère les apnées dites obstructives.

Elle est reconnue pas la Haute Autorité de Santé (HAS) comme un traitement efficace du syndrome des apnées obstructives du sommeil (SAOS), dans des cas précis. Il faut noter que la recommandation de la HAS ne concerne que les orthèses sur mesure. Les orthèses universelles – vendues en pharmacie ou par correspondance – ne sont pas recommandées, car elles n’ont pas fait la preuve de leur efficacité dans le traitement de l’apnée du sommeil.

L’orthèse peut ainsi être prescrite en traitement de « première intention » pour les apnéiques légers et modérés qui ne présentent pas de risques cardio-vasculaires majeurs, ni de somnolence diurne excessive. Elle reste un traitement de deuxième intention – mais sous certaines conditions – en cas d’échec ou de refus de la ventilation par PPC pour les apnéiques sévères.

 

Annexe

Critères diagnostiques du Syndrome d’Apnée obstructive du Sommeil (The International Classification of Sleep Disorders)

Le patient a une plainte d’insomnie ou de somnolence diurne excessive. ll peut parfois ignorer ces signes cliniques observés par son entourage.

Episodes fréquents d’obstruction respiratoire pendant le sommeil.

Les signes associés comportent :

  • ronflement sonore,
  • céphalées matinales,
  • bouche sèche au réveil,
  • dépression thoracique pendant le sommeil chez le jeune enfant.

La surveillance polysomnographique montre :

Plus de 5 apnées obstructives d’une durée supérieure à 10 secondes en 1 heure de sommeil et un ou plusieurs des signes suivants :

  • « micro-éveils » fréquents associés à des apnées,
  • bradytachycardie,
  • désaturation artérielle en oxygène associée ou non à des épisodes d’apnée,
  • un test des latences d’endormissements multiples avec une latence d’endormissement moyenne inférieure à 10 minutes,
  • peut être associé à d’autres troubles médicaux, ex. : hypertrophie amygdalienne,
  • d’autres troubles du sommeil peuvent être présents, ex. : mouvement périodique des jambes ou narcolepsie.

Cette fiche a été rédigée par un praticien spécialiste en O.D.F. et a été validée par le comité de lecture et de rédaction de la SFODF.